Document 1 : Document distribué dans les boîtes aux lettres à Coat Pin le 18 février.
Des mâchefers
d'incinération d'ordures ménagères (MIOM) pour combler les
tranchées du réseau d'assainissement de Coat Pin à Riec !
Les MIOM contiennent des éléments très polluants : métaux lourds, dioxines, PCDD, PCDF... Pour être utilisés comme remblai ces mâchefers subissent des traitements qui visent à fixer les polluants par des liants hydrauliques.
* D'après les associations pour la protection de l'environnement, après plusieurs années ces liants vieillissant, les polluants sont libérés et entraînés par l'eau dans le milieu naturel. Il s'en suivra donc une pollution des nappes phréatiques, des puits, des jardins ...
* D'après le BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière), les sols hydromorphes représentent une contre indication à la mise en oeuvre de mâchefers sur les chantiers routiers. Ce terme d'hydromorphe apparaît dans le cahier détachable du bulletin municipal pour qualifier le sol de Coat Pin Landmeur.
* D'après l'arrêté du 18 -11-2011, il est interdit d'utiliser des mâchefers comme remblai à moins de 50 cm des plus hautes eaux connues sur le lieu d'utilisation. Le sol de Coat Pin apparaît donc inapte à l'utilisation des MIOM comme remblai.
La municipalité a décidé d'engager les travaux d'extention du réseau d'assainissement sur le secteur Coat Pin- Landmeur , a chargé le cabinet Bourgois de constituer le dossier technique et choisit la société Eurovia pour l'exécution des travaux.
Nous avons contacté le Maire qui nous a dit découvrir l'utilisation de mâchefers pour ce chantier. Il y a eu de toute évidence des négligences innaceptables et un manque de précautions très dommageables aujourd'hui.
Nous avons constitué un collectif et demandons dans l'intérêt de tous, le retrait des mâchefers. Vous pouvez nous contacter pour nous rejoindre.
Le
collectif de Coat Pin à l'adresse : miomacoatpin@gmail.com
Document 2
La rencontre des MIOM
(Mâchefers d'Incinération d'Ordures Ménagères) et de l'eau (
principal vecteur des polluants ) : des risques sanitaires et
environnementaux
Plus de 4000 tonnes de MIOM: déchets issus des poubelles et
incinérés ont été déposées dans des tranchées
d'assainissement sur le secteur de Coat Pin : commune de Riec sur
Belon sur une distance d'environ 1 km. (voir le plan des rues).Cela
correspond à mettre en décharge 20 000 tonnes de détritus sortis
des sacs poubelles et à les entreposer sur une surface de 2000 m²
sur une hauteur de 10 m .Cette décharge invisible est néanmoins
présente dans le sol et n'est pas sans danger comme en témoignent
les différents avis que nous donnons à lire :
article
publié le 18 11 2011 dans la revue Actu Environnement: l'actualité
professionnelle du secteur de l'environnement
Le Cniid et FNE refusent
de se baser sur des études rassurantes menées par les industriels
du déchet eux-mêmes.
D'autant que des
études indépendantes démontrant la toxicité de certains mâchefers
sont disponibles. Ainsi, Valérie Canivet et Jean-François
Fruget (UMR CNRS 5023) indiquent, dans une étude publiée en 2002,
"bien qu'il soit de type V (valorisable) selon la
circulaire mâchefers de mai 1994, le percolat de mâchefer, tel
qu'il a été testé au laboratoire (concentrations de 10, 30
et 70%), s'avère être un produit toxique dans la mesure où 28% de
lixiviat suffit à tuer 50% de la communauté d'invertébrés
aquatiques".
"Il est difficile
de faire admettre que les mâchefers puissent être dangereux",
s'indigne Pénélope Vincent-Sweet, pilote du réseau déchets de
FNE. "La valorisation n'est jamais remise en cause, alors
qu'il s'agissait d'un engagement du Grenelle de remettre à plat la
réglementation pour certains flux, y compris les mâchefers".
Lettre de
l'association France Nature Environnement à Jean-Louis Borloo
Ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de
la Mer datée du 12 01 2010
Monsieur le Ministre d’Etat,
Nos associations
considèrent que les orientations du groupe de travail ne sont pas
conformes à l’engagement du Grenelle en ce que la question des
impacts environnementaux et sanitaires de l’utilisation des
mâchefers, question qui avait motivé la création du groupe, a été
délaissée au profit de considérations techniques relatives à leur
traçabilité.
Rappel des engagements du Grenelle
Mieux connaître et contrôler les
impacts des différents modes de traitement et
de valorisation
L’une des « fiches descriptives des
actions » retenues par l’Atelier Intergroupes sur les Déchets
explicite le sens de cet engagement :
« De façon
générale, la connaissance fine des procédés mis en œuvre,
l’évaluation des dangers et risques potentiels, le retour
d’expériences ayant été conduites dans d’autres pays, le suivi
d’opérations pilotes et la concertation avec tous les acteurs
concernés sont autant de moyens qui doivent contribuer à définir
un encadrement scientifiquement et réglementairement ajusté. Ceci
doit permettre de définir un cadre réglementaire et normatif adapté
à l’émergence et à la montée en puissance de nouvelles filières
de recyclage et de valorisation qui garantisse un haut niveau de
protection de la santé et de l'environnement. »
- Les travaux du
Grenelle ont rappelé que « le principe de précaution inclus
dans la charte de l’environnement (imposait)
d’évaluer en permanence les impacts éventuels sur la santé et
l’environnement afin d’éclairer la décision publique » et
que cela justifiait « en premier lieu pour les mâchefers » une «
réévaluation systématique des impacts et un encadrement en
adéquation avec les résultats des évaluations. »
Le principe de
précaution n’est donc en l’occurrence pas respecté.
- Pourraient ne pas être non
plus respectées les dispositions de l’article L541-2 du code de
l’environnement relatives à l’obligation d’éliminer les
déchets dans des conditions propres à éviter de porter atteinte à
la santé de l’homme et à l’environnement.
- En outre, les mâchefers –
du moins certains d’entre eux – pourraient relever des
dispositions relatives aux déchets dangereux. Il existe en tout cas
une incertitude significative à ce sujet.
Les mâchefers provenant
des installations de gestion des déchets sont susceptibles d’être
classés selon deux rubriques (entrée miroir) : la rubrique 19 01 11
« mâchefers contenant des substances dangereuses » et la rubrique
19 01 12 « mâchefers autres que ceux visés à la rubrique 19 01 11
». La circulaire du 03 octobre 2002 relative à la mise en œuvre du
décret n° 2002-540 du 18 avril 2002 relatif à la classification
des déchets (décret désormais codifié et abrogé) précisait que,
pour les « entrées miroir », un déchet relève de la rubrique qui
le classe comme dangereux lorsque ces substances sont présentes en
concentrations supérieures à certains seuils ou lorsqu’il possède
au moins une des propriétés de danger définie à l’annexe I du
décret (désormais Code de l’environnement, R 541-8).
La directive 2008/98/CE
reprend pour sa part les dispositions de la directive 91/689/CE
relative aux déchets dangereux, y
compris (Annexe III) les quatorze critères (H1 à H14) permettant de
qualifier de dangereux certains déchets. Mais elle introduit un
quinzième critère :
H15 : «
Déchets susceptibles, après élimination, de donner naissance, par
quelque moyen que ce soit, à une autre substance, par exemple un
produit de lixiviation, qui possède l'une des caractéristiques
énumérées ci-dessus ».
A notre sens, ce
classement des mâchefers impose une hiérarchisation car il ne peut
être affirmé qu’ils relèvent de la rubrique 19 01 12 sans qu’ait
été impérativement et préalablement rapporté la
preuve qu’ils ne sont
pas dangereux.
Or, dans la pratique,
en France, les mâchefers issus de l’incinération des déchets non
dangereux sont tenus pour des déchets non dangereux sans que ce
choix soit étayé par des études et des arguments circonstanciés.
En réalité, leur
innocuité ne saurait être préjugée dès lors qu’ils contiennent
des métaux lourds et des produits de la famille des dibenzofurannes
polychlorés (C49) et/ou de la famille des dibenzo- para-dioxines
polychlorées (C50).
Il conviendrait aussi de
déterminer si le risque environnemental de pollution des sols et des
eaux doit être recherché à partir du comportement à la
lixiviation lors du test de caractérisation (préconisation de la
circulaire actuelle, mais aussi perspective adoptée pour la révision
de la réglementation sans que le groupe Mâchefers n’ait pu en
débattre) ou, comme l’impose la réglementation belge, à partir
du contenu total en polluants du déchet concerné, en considération
du fait que les mâchefers sont des
matériaux très évolutifs et que leur potentiel de rétention et
relargage des polluants ne l’est pas moins.
Ce paragraphe est peut
être maladroit :
Le risque
environnemental ne se limite pas qu'aux propriétés physico-chimiques
intrinsèques des MIOM mais est lié aux caractéristiques et
propriétés du milieu dans lequel ils sont utilisés.
Concernant l’approche
relative aux propriétés (voir les quinze critères H1 à H15)
permettant de qualifier de dangereux certains déchets, les mâchefers
sont susceptibles d’être concernés par les critères H7
(cancérogène), H 10 (tératogène) et H 11 (mutagène) en tant
qu’ils recèlent des polluants organiques persistants .
Comme démontré
ci-dessous, certains mâchefers sont très probablement concernés
par le critère H14 (écotoxicité).
A cet égard, la
réactivité des mâchefers étant pour une bonne part déterminée
par leur environnement, il conviendrait, selon nous, de décliner
leurs usages possibles par rapport à la nature des sols récepteurs
(voir réglementation suédoise).
Enfin, les mâchefers,
ou certains d’entre eux, pourraient également être concernés par
le nouveau critère H 15.
La réduction par
incinération de 90 % du volume de déchets (de composition très
hétérogène, comme le sont les ordures ménagères) induit une
concentration des polluants dans les cendres, notamment des
mâchefers.
Or, l’instabilité du matériau est
bien connue.
« En règle
générale, il faut retenir que les piégeages des métaux ne sont
pas pérennes et demeurent très sensibles aux variations
physico-chimiques du milieu »
(ADEME-BRGM, op. cit.
p. 47).
L’Observatoire Français
du Recyclage dans les Infrastructures Routières (OFRIR) explique de
même qu’une utilisation à bon escient supposerait de pouvoir
apprécier la fraction mobilisable et le rythme de relargage des
composés potentiellement polluants dont les MIOM, matériaux
complexes,sièges de nombreuses réactions chimiques, sont chargés :
« Les MIOM sont
des matériaux complexes, siège de nombreuses réactions
physico-chimiques et chargés en composés potentiellement polluants,
dont la fraction mobilisable et le rythme de relargage (induit par la
propre évolution du matériau), doivent être appréciés pour les
utiliser à bon escient. C’est pourquoi, dans de nombreux pays,
divers essais comportementaux leur ont été, et leur sont encore,
appliqués dans le cadre d’études en laboratoire : essais en
colonnes, en « batch », sur des fractions granulaires différentes,
sous des conditions de lessivage (rapport masse de liquide sur masse
de solide) différentes, sous des conditions de pH différentes, avec
des temps de contact différents. Une synthèse de l’ensemble
des données produites en la matière serait fort utile. Ceci relève
de la recherche, nationale et internationale, mais ne concerne pas
directement l’utilisateur potentiel de MIOM en construction
routière, pour qui la référence doit être, si elle existe, et
c’est le cas pour les MIOM en France, la réglementation en
vigueur. »
Dans l’attente
d’une réelle expertise relative aux impacts environnementaux et de
la mise en place d’une réglementation corrélative, il
appartiendra aux acteurs de la filière de démontrer, en
particulier dans
leurs études d’impact, au cas par cas, l’innocuité des formes
de « valorisation » des déchets (mâchefers) qu’ils
entendraient, le cas échéant, mettre en œuvre.
Article de presse
d'Emmanuelle Sautot : Lyon Capitale n °179 Fév 2013
Mais dans les bureaux de la Direction Régionale de l'Envirronement
(DREAL), on veille au grain. Pour Jean- Pierre Foray, chef d'unité
territoriale, les impacts environnementaux restent une source
d'inquiétude: « Si le mâchefer est mal déposé,
cela peut être polluant .Mais s'il n'y a pas de lessivage par
des eaux de ruissellement ou des remontées de nappes, le matériau
est stable. Il faut donc être vigilant sur le lieu où on
le met, vérifier l'absence de nappe phéatique, et éviter qu'il
puisse y avoir des infiltrations » indique -t-il.
Le législateur, conscient lui aussi des potentiels polluants dans
l'environnement, a restreint, le 1er juillet dernier, l'utilisation
de ce matériau aux travaux routiers , dans la mesure où les
mâchefers sont recouverts d'une couche imperméable et que le site
n'est pas proche d'un cours d'eau ou d'une nappe phréatique.
Document 3 : plan fourni par EUROVIA
Document 3 : plan fourni par EUROVIA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire